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MESSAGE DE PAQUES 2020
Lecture : Marc 16, 1 à 8
Vous connaissez sans doute ce récit de la résurrection de Jésus. Je ne sais pas ce que vous en pensez. Moi je trouve qu'il se termine en queue de poisson (jeu de mot : en grec, poisson, ichthus, symbole des premiers chrétiens, dont les initiales signifient : Jésus Christ Fils de Dieu Sauveur).
J'aime cette conclusion de la première mouture de cet évangile. C'est le plus ancien des 4, sans ajout de symboles, d'images, d'allusions à l'Ancien Testament ou d'interprétation particulière qu'on trouve dans les trois autres évangiles. Points communs aux 4 : personne n'a vu Jésus sortir du tombeau. Seul le tombeau vide s'est laissé voir. Et ce sont des femmes les premiers témoins : piteux témoignage à cette époque où il fallait au moins deux témoins hommes pour authentifier un événement.
Marc est le plus réaliste en montrant la terreur de ces femmes. On les comprend : la lourde pierre en forme de meule est roulée, mais par qui ? Pas de corps de Jésus ! Juste un jeune homme en tunique blanche, ce qui n'a rien d'extraordinaire. Pas question d'ange ! Pour peu que le soleil levant darde un rayon sur ce personnage plongé dans l'obscurité du tombeau, il y a de quoi être terrorisé ! Surtout qu'il se met à parler ! C'est plus tard que les disciples de Jésus voient des apparitions de leur maitre, dans des contextes très disparates. Quelques semaines ensuite, ces disciples et leurs amis, transformés, vont rayonner la Bonne Nouvelle de plus en plus loin : Jésus est vivant ! …Il s'est bien passé quelque chose, non ?
Colette et moi n'avons pas eu d'apparitions privée ! Mais cette Bonne Nouvelle nous a atteints. Ainsi nos vies, partagées entre les doutes (relatés par les trois autres évangiles) et les convictions, ont trouvé un sens, c'est-à-dire une signification et une orientation, un but (comme un vecteur, pour les matheux !). Il reste beaucoup de questions : celles que vous vous posez aussi. Mais nous avons la conviction intime que, en Jésus Christ, crucifié et ressuscité, le mal, le malheur, la souffrance et même la mort ont été anéantis. C'est ça, la Bonne Nouvelle de Pâques.
Mais cette victoire est en quelque sorte potentielle : l'Esprit de Dieu peut l'incarner dans l'épaisseur de chaque vie, y inscrire son amour, avec la confiance et l'espérance. Mais, dit l'apôtre Paul, le principal, c'est l'amour. Alors des lumières peuvent jaillir dans les ténèbres de notre monde. N'en avons-nous pas besoin, particulièrement en ces temps ?
Joyeuses Pâques et que le Ressuscité vous bénisse tous !
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