page tirée du Blog de Francis

 

Quelques réflexions a propos d'accidents de parcours inattendus…

 

Colette est donc tombée en descendant les trois marches qui vont au jardin : fémur cassé, mauvaise configuration, juste sous le col. Bon, l'opération s'est très bien déroulée, c'est pourquoi je mets par écrit ces quelques pensées que j'ai eues lors d'une insomnie ! Je pense que cet incident est tout à fait " déterminé " dans son déroulement. Je n'y vois personnellement aucun " hasard ". En effet Colette a dû attaquer la descente des marches du mauvais pied ou sous un angle défavorable. De plus elle avait mis des chaussures d'été avec des talons assez épais, car nous comptions déjeuner dehors avec un couple ami. Je pense qu'un de ces talons était en mauvais état car une couche de cuir s'en était déclouée et trainait par terre… Colette a voulu ramasser un bout de ferraille qui trainait sur le bord de la terrasse, ce qui a dû la faire pivoter sur le côté et la déséquilibrer. Bref elle s'est étalée par terre, heurtant violemment l'arête de la dernière marche avec sa cuisse droite. Heureusement Vivi était devant elle (et moi derrière, j'ai tout vu !) et a aussitôt fait le nécessaire pour la faire hospitaliser. Trois quarts d'heure après, elle était dans sa chambre d'hôpital à Nîmes. Voilà les faits. Rien n'est dû au hasard là dedans !

Cependant, au moins trois bons choix auraient pu éviter la chose : d'abord Colette a voulu aller au jardin chercher du persil. Je lui ai dit : " mais non, reste ici (dans la cuisine), j'y vais ! " - " Non, non, tu ne trouveras pas… " Et nous nous sommes mis en marche. Avant cela Colette a voulu mettre des chaussures d'été légères, avec des talons d'au moins 4 ou 5 cm, pour honorer nos invités ! C'était bien sûr un mauvais choix. Enfin, voyant cette tringle par terre sur la terrasse, au bord de l'escalier (j'avais nettoyé celui-ci une heure avant, même que Colette m'avait fait remarquer qu'elle l'avait déjà fait !), elle a encore pris la mauvaise décision en voulant la ramasser à ce moment là en passant… Une seule de ces décisions n'aurait pas été prise, l'accident n'aurait sans doute pas eu lieu. A fortiori deux, ou les trois ! Il ne faut pas faire intervenir le jour et l'heure de l'invitation, cela aurait pu se passer pareil un autre jour. On aurait pu aussi déjeuner à l'intérieur, nous avons hésité, mais il faisait vraiment très beau, et nous avions bien nettoyé le lieu où se trouve la table, devant la maison, sous la tonnelle. Donc je ne retiens que les trois erreurs que je viens de mentionner. Toujours aucun hasard là dedans ! Au contraire j'y vois le plein exercice du libre arbitre de Colette. Je ne veux pas dire que tout ça est de sa faute, bien sûr, je ne fais qu'analyser objectivement les faits. C'est aussi de la mienne, car en préparant les lieux j'aurais pu, et dû, ôter cette foutue barre de fer !

Alors : " et Dieu dans tout ça ? " On peut se poser des questions théologiques : le matin nous avions fait notre petit culte habituel et demandé au Seigneur de bénir la journée. N'aurait-il pas entendu ? Aurait-il délibérément refusé de céder à cette demande puérile, certes, mais légitime, comme celle d'un enfant à ses parents ? Pire, Dieu aurait-il manigancé la chose pour des raisons inconnues de nous ? Je ne crois rien de tout ça. Je dirai même : je pense sincèrement que Dieu n'est pour rien dans le déroulement de cet épisode ! Il ne nous veut aucun mal, et au contraire il veut nous bénir. Alors effectivement je pense qu'Il le fait : cela aurait pu être beaucoup plus grave, si elle était tombée sur le dos par exemple ! Tétraplégique ! Je ne veux pas me mettre à la place de Dieu, mais je pense qu'Il a été surpris, comme chacun de nous ! Peut être est-Il intervenu quand même pour éviter le pire… ? Pourquoi ne nous a t-Il pas " protégés " et n'a t'Il pas empêché cette chute ? Parce que ce n'est pas une fée, un magicien ou un grigri ! Il nous laisse libres. La preuve, nous avions eu, comme je l'ai souligné, trois occasions, et même quatre, de faire d'autres choix. Par contre je crois qu'après coup (sans jeu de mot !), Il intervient pour nous faire tirer du positif de cet incident de parcours. Il a inspiré Vivi pour ses décisions rapides et efficaces, Il donne à Colette les forces morales et physiques nécessaires pour vivre ces moments pénibles et les assumer au mieux, Il me donne la paix et l'amour indispensables pour être efficace auprès de ma chérie, etc… Et Il fait des clins d'œil à travers tous les signes d'amitié qui se sont manifestés depuis. Enfin je pense qu'il a aussi inspiré le chirurgien, qui a été très satisfait de son travail. Pour nous, il ne nous reste plus qu'à être confiants, reconnaissants, et à nous adapter au mieux à une situation provisoire embêtante ! Là encore notre liberté va s'exercer dans toutes ses dimensions.

Alors est-ce un coup du " diable " ? Je n'aime pas cette appellation d'origine non contrôlée des forces du mal qui, on ne peut le nier, se déchaînent partout, et parfois en nous mêmes ! Mais y aurait-il eu des influences spirituelles négatives, obscures, ennemies, mystérieuses, qui auraient manigancé cette sorte d'attentat ? Certes, si ce n'est pas du bien, c'est du mal, ce n'est pas manichéen… mais c'est de La Palisse ! Ces " puissances ", comme les nomme l'apôtre Paul, auraient ainsi voulu déstabiliser la famille et surtout Colette, l'empêcher d'assister au baptême de sa petite fille et au mariage de son petit fils… ? Je trouve que c'est un peu naïf de raisonner ainsi. Si c'était ça, on vivrait dans la terreur ! Surtout si effectivement, comme chrétiens, on fait confiance en un Dieu …qui ne répondrait pas à tous les coups! C'est un genre de raisonnement sans issue, c'est pourquoi je mets " le diable " en dehors du coup d'une intention délibérée de faire du mal, du moins dans ce cas… Donc je reviens à ma réflexion du début : ce fait ne vient ni de Dieu ni du Mal, il est déterminé dans son déroulement et aurait pu être évité par des libres choix.

Moralité : il faut faire sans cesse attention et ne pas agir ou prendre des décisions, même anodines, à la légère ! C'est là où, pour le croyant, l'inspiration spirituelle est efficace. Une vigilance de tous les instants, comme en voiture, est nécessaire. D'ailleurs Jésus disait : " veillez et priez ". Ensuite l'apôtre Paul écrivait que " toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu ". Il peut tirer un bien, une bénédiction, d'un fait négatif ou destructif. Les exemples bibliques sont nombreux. Beaucoup de non croyants font de semblables constats et pourraient dire à Colette : " et bien tu vas pouvoir te reposer, arrêter un peu ton agitation ! Même tu vas trouver des occupations adaptées à la nouvelle situation. Tu vas ressentir encore plus l'amour et l'amitié de ceux qui t'entourent… " etc… Et puis, qu'est-ce qu'une jambe cassée, à côté des sommes de souffrances et d'horreurs qui sévissent partout ? Merci au contraire pour ces contrariétés qui nous font réfléchir (ça m'est facile de dire ça, moi qui ne souffre pas physiquement !). Enfin je dirai que la maladie ou ce genre d'épreuve peut être une occasion de témoignage, pour le chrétien en particulier, et c'est ce que nous demandons à Dieu simplement : " Heureux… "

Reste une question subsidiaire capitale : les quatre choix mentionnés sont-ils vraiment " libres " ? Ne sont-ils pas aussi conditionnés par toutes sortes d'éléments, psychologiques, matériels, etc… ? Remarquons que les décisions ont dû être prises en une fraction de seconde, sauf le choix des chaussures : un peu plus de réflexion aurait pu pousser à en prendre d'autres, plus adaptées à la marche dans le jardin… Donc là je ne crois pas qu'il y ait eu un déterminisme quelconque. Le fait de vouloir aller elle même au jardin : décision immédiate, poussée par son caractère sans doute, et un peu dans l'urgence, quoiqu'en y réfléchissant, si j'y étais allé moi même, elle aurait pu faire autre chose. Le fait que je sois un peu " patarasse " l'a aussi fortement influencée ! Donc là, sans doute déterminisme, car il n'y a pas eu le temps de la libre réflexion. Quant au fait de ramasser la petite barre métallique (que j'ai retrouvée par terre depuis !), idem, pas le temps de réfléchir ; une sorte de pulsion propre à Colette : un truc qui traîne et fait désordre, il faut le ramasser, même si l'objet était mal placé (sur le côté, au bord même de la première marche, je m'en souviens très bien). Mais quand même, elle avait la possibilité de me crier : " ramasse ça mon chéri ", car j'étais juste derrière elle ! Donc je laisse la question du déterminisme en suspens pour cette action-là… Reste que moi, en nettoyant l'escalier une heure avant, j'aurais très bien pu ramasser aussi cet objet incongru ! Mon mauvais côté (souvent tout faire " à peu près ", surtout quand je suis pressé !) m'a fait négliger ce fait : " plus tard !". Non, en fait je n'y ai même pas fait gaffe ! Mais est-ce dire que j'étais déterminé ? J'avais tout le loisir de réfléchir et de m'appliquer à cette petite besogne de nettoyage ! Conclusion : en tous cas aucun hasard dans le déroulement des faits, ni même de " coïncidences ", d'enchaînements hasardeux... Un simple surcroit de réflexion aussi bien de Colette que de moi, aurait pu éviter la chose, donc nous sommes tous deux responsables (mais pas coupables !).

Francis, à Bizac, le 6 Juin 2014

Nota : on m'a fait remarquer que le terme " déterminisme " n'était pas adapté… je ne suis pas assez philosophe pour en trouver un autre !

 

Un autre accident de Colette : Percutague d'un TGV lancé à 150 kmh à un passage à niveau - visibilité nulle, soleil en face. Colette et sa passagère s'en sortent indemnes... Merci Seigneur !

le 23 décembre 2017

 

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