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"Je suis Charlie" (11-01-2015)

 

Nous sommes tous horrifiés par ces attentats, contre Charlie-Hebdo, contre la policière, et contre le marché casher. Pour utiliser une expression religieuses, je les qualifierais de "diaboliques". Ces terroristes dépassent toutes les limites de la violence. Ils sont morts... Dieu s'en occupe, cela ne nous regarde pas ! Et ici, tant que nous sommes vivants, luttons (pacifisquement mais énergiquement) contre ces comportements inhumains, et défendons la liberté de tous, pronons aussi le respect pour tous. Enfin ne faisons pas d'amalgames entre ce pseudo islam, qui est une hérésie totale, et l'Islam classique qui est par définition modéré et plutôt tolérant, même si le dessein plus ou moins avoué de ses responsables religieux est que le monde entier soit converti, un jour ou l'autre ! Entre parenthèse : tout ce qu'on peut reprocher aux musulmans, on peut le reporcher aux chrétiens du passé, et à certains d'aujourd'hui ! Donc attention "à la paille et à la poutre..."

Puisque je suis en train de carresser à rebrousse poil beaucoup d'entre vous, je continue ! J'ai parlé de limites. Dans nos sociétés modernes occidentales libérales libertaires, les limites sont de plus en plus repoussées, dans tous les domaines, chacun peut trouver des exemples. Parlons de la satyre et des dessins satyriques, même de l'humour en général. Nous constatons qu'il n'y a plus de limites ! Bien sûr liberté, liberté chérie, et liberté d'expression, mais ...jusqu'où ? Voyez internet : aucune limite aux sites affichant sans gêne et même pronant la violence, le suicide, le viol, la pornographie, la pédophilie, le racisme, la xénophobie, la fabrication d'engins de destruction, et j'en passe. N'importe quel gamin de dix ans peut y accéder sans barrage. Ou, s'il y en a, ils sont facilement contournables. Plus de limites non plus dans les courses aux profits, à la jouissance, etc... Corrélativement on peut constater que la notion de respect disparait. C'est un grave problème. Car bien sûr dans nos sociétés tout est permis, pas de limites, mais dans d'autres, il n'y a que des limites et des limitations (comme dans les régimes islamistes durs par exemple, retro-communistes ou fascistes !). On a bien un code de la route, pourquoi n'y aurait-il pas un code de bien vivre ensemble dans d'autres domaines ? On n'a qu'à dire qu'on peut faire n'importe quoi sur la route : on fait confiance ! En humour, il devrait y avoir des limites à la dérision, qui confine souvent au manque de respect total de l'autre. Bien sûr on rigole, et même ça peut permettre de réfléchir (c'est le but de Charlie Hebdo), mais tout le monde n'a pas l'intelligence ou la culture nécessaire à faire la part des choses. La preuve : "Mahomet est vengé", ont-ils lancé en fuyant !

Donc moi, je peux dire, par solidarité : "je suis Charlie", avec le verbe être, mais pas : "je suis Charlie", avec le verbe suivre, en tous cas pas jusqu'au bout, et d'ailleurs il n'y a pas de bout ! Par contre je ne dirai pas : "j'essuie Charlie", car je ne veux pas juger et moraliser... Par ces quelques lignes, je vous invite simplement à réfléchir sur ces notions de limite et de respect.

 

Bénir (décision synodale) (19 mai 2015)

Ainsi le Synode National de l'Eglise Protestante Unie de France a délibéré sur le thème "bénir" et a donc, entre autres, décidé d'autoriser des cérémonies de mariage pour des couples de même sexe qui le souhaiteraient, laissant néanmoins la liberté aux pasteurs d'accepter ou non, en accord avec leur conseil presbytéral. Personnellement je crois que c'est une erreur d'avoir décidé cela ( à une écrasante majorité !). Il y a eu des tas de discussions sur ce sujet, et on fait dire souvent n'importe quoi à cette pauvre Bible ! Une bonne partie du problème, à mon avis, vient de l'emploi des mots : bénédiction, mariage, couple (certains disent "paire", pour les homos). Les délégués au SN ont été séduits par les discours sur la bénédiction, sur la fraternité, l'ouverture, etc..., que je partage, mais du coup la question essentielle du "mariage" et de la "cérémonie" est passée à la trappe. J'accepte de bénir des homosexuels, mais pas dans une cérémonie semblable à nos mariages classiques. Il y a confusion. Comme quand on parle de "mariage oecuménique". Ca n'existe pas, seule la cérémonie peut être de style oecuménique. Sinon on croit qu'il n'y a plus de problème. Une union de deux homosexuels, c'est sans doute très beau, avec beaucoup d'amour, je ne le nie absolument pas, mais ce n'est pas un mariage. D'ailleurs on sait bien que dans un temple, on ne marie pas, ce n'est pas un sacrement, et un temple n'est pas un lieu saint ou sacré, le pasteur n'est pas un prêtre. Alors, en théorie, on pourrait effectivement faire un culte de reconnaissance, avec une bénédiction (une bonne Parole pour les interessés), mais ça introduit une confusion regrettable... Sans faire de la pêche aux versets bibliques, interprétés comme on veut, et souvent tirés de leurs contextes, il est clair que le message biblique global est : l'union d'un homme et d'une femme, pouvant donner naissance à des enfants, c'est ce qu'on peut appeler "mariage". Il est l'image de l'amour de Dieu pour son peuple, de Jésus pour l'Eglise. Certes l'autre message biblique est que l'amour (celui qui, comme écrit Jean, "vient de Dieu, car Dieu est amour"), est l'essentiel de la vie humaine, et qu'on n'a pas à juger les différentes sortes d'amour ! Que faire maintenant ? A mon avis il ne faut pas faire de "caca nerveux", mais expliquer, sereinement... Pas facile !

P.S. (11 septembre 2015)

Dans ce texte synodal, que par ailleurs je trouve assez remarquable, il y a un mot en trop et une phrase en moins ! Les deux sont liés. Le mot de trop : "liturgique", à propos de cette bénédiction. Cela rejoint donc la phrase qui manque (grosso modo) : "il faudrait éviter tout ce qui peut faire confusion avec un mariage hétérosexuel, le seul préconisé par la Bible, donc bannir le mot mariage dans les propos échangés sur le sujet, et effectuer cette bénédiction en dehors d'un bâtiment à usage religieux (temple ou église)". Il n'est pas trop tard pour que cette suggestion soit appliquée, in situ. Enfin je remarque que dans le texte synodal, sur ce chapitre, il n'y a justement pas le mot mariage ni le mot temple, mais ...ça ne suffit pas !